MAURIENNE et TARENTAISE : route des grands cols
Les abréviations pour camping-caristes
M = aires municipales
FP = aires France passion
A = aires autoroutes
C = aires sur ou près terrain de camping
P = aire privée (particulier, grande surface...)
V = Stationnement en ville durée limitée +/- service
Le tableau ci-dessous propose une base pour un itinéraire de visite. A vous de rajouter des lieux de visites, des étapes conviviales, des lieux de séjour éventuels. Cette base est forcément incomplète et le temps de visite peut augmenter à l'infini...
N.B. : lorsqu'un N° est indiqué après un nom de ville, il s'agit du département dans lequel on vient d'entrer, ce qui peut faciliter les recherches d'aires de service dans les guides.
L'itinéraire de visite
Fin septembre début octobre 2013, quelques jours de vacances et la météo est bien pessimiste sur tout le territoire !
Tout le territoire ? Non, car une petite région semble devoir résister à la dépression et très précisément la Savoie.
Depuis le temps que nous avions envie de voir ou de revoir les grands cols alpins, l'occasion est trop belle : nous partons et advienne que pourra.
Autant vous le dire tout de suite, pendant que la pluie arrosait la France entière, nous avons eu du soleil, quelques cumulus pour garnir le ciel bleu et un soir un peu de pluie au pied de l'Iseran.
Notre premier jour nous conduit à Conflans près d'Albertville où nous ferons notre première étape.
Ce village médiéval domine Albertville et promet une visite agréable. En cette saison le calme est de mise et le stationnement aisé sur le parking situé en bas du village.
Nuit calme à Conflans et préparatifs pour la route à venir. Nous passons un sympathique moment avec des camping-caristes bordelais avant de gagner Moutiers.
Si l'abord de la cité est plutôt déprimant, la cathédrale St Pierre nous régale de son intérieur simple mais bien rénové et avec sa mise au tombeau d'une facture exceptionnelle.
Puis nous nous promènerons dans la vieille ville qui fait oublier l'impression d'enfermement que procurent les vallées encaissées et les villes aux rues étroites et très peuplées.
Nous quittons Moutiers pour gagner la station de la Plagne que nous ne connaissons pas. Et l'on ne peut pas dire qu'il s'agisse d'un joyau des stations de ski. Sans doute la neige arrange t'elle les choses en les dissimulant au mieux ! La présence dans le paysage des pistes de luges et Bobsleigh sous tunnel plastique n'est pas un chef-d'oeuvre d'intégration... On en oubliera de faire des photos !
Pesay-Nancroix est notre prochaine étape.
Habités toute l'année, les villages de Landry, Peisey, Nancroix, Vallandry et Plan-Peisey ont gardé leur âme et leur authenticité et s'étendent le long de la vallée du Ponturin.
Nous les explorons en profitant de l'atmosphère montagnarde préservée, avant de redescendre la vallée pour rejoindre Bourg-Saint-Maurice.
Traversée de Bourg-Saint-Maurice, puis de Montvalezan avant de gagner la Rosière puis le col du Petit-Saint-Bernard.
Son altitude, 2 188 m en fait le col le moins élevé de la région et, partant, le transit le plus facile entre les vallées savoyardes et valdôtaines.
Nore arrivée au col s'accompagne d'un vent froid et de l'apparition de nombreux nuages, ce qui nous incite à redescendre pour la nuit à La Rosière.
Après quoi nous partons pour Tignes en passant par Bourg-Saint-Maurice où nous ravitaillons en carburant.
La route en direction de Tignes est agréable et l'arrivée au lac du Chavril est splendide.
Le barrage présentait une fresque géante, aujoud'hui réduite à l'état de trace, due à Jean-Marie Pierret.
Ascension jusqu'au lac du Val-Claret où nous trouverons l'aire de service, bienvenue après deux jours de voyage.
Artificielle mais réussie, la station de Tignes et ses divers aspects nous séduisent, bien que notre préférence aille aux stations villages.
La commune possède plusieurs hameaux :
Tignes Val Claret à 2 127 mètres
Tignes le Lac à 2 100 mètres
Tignes le Lavachet à 2 100 mètres
Tignes les Boisses à 1 850 mètres
Tignes les Brévières à 1 550 mètres
La Reculaz à 1 850 mètres
Le Franchet à 1 922 mètres
Le Villaret du nial à 1 800 mètres
Le Chevril à 1 800 mètres
Le Villaret des Brévières
et on ajoutera :
Tignes le vieux : village historique noyé lors de la construction du barrage.
De Tignes nous gagnons Val-d'Isère, plus dans nos goûts par son coté moins urbanisé.
La route de Tignes à Val d'Isère est encaissée mais la traversée de ce défilé débouche sur un large plateau bordé par les rochers de Bellevarde.
Au pied du col de l'Iseran, la station créée en 1930 a été largement modernisée en 1992 pour les jeux olympiques d'Alberville, l'utilisation de la pierre et de colonne rondes de style valdôtain soutenant les avant-toits lui donnant un cachet exceptionnel
Repas sur l'aire municipale (en fin de réalisation) puis exploration détaillée de cette belle station savoyarde.
La petite pluie que nous trouvons en arrivant (la seule durant ce séjour) ne nous empêchera pas de visiter cette station classée parmi les "Plus beaux villages de France", en profitant d'éclaircies éparses.
Pas de fil électrique, pas de voiture, et un habitat de pierre dans ce pays où le bois est rare du fait de l'altitude. (1835 m.)
Les toits, comme le sol des habitations sont faits de lauzes .
Le village a fait l'objet d'une restauration visible mais bien conduite. Quelques maisons gardent leur réserve de fumier compressé et séché, utilisé naguère comme combustible du fait de la rareté du bois.
Nous atteindrons ensuite Bessans le village "au diable menaçant".
Nuit sur un parking (aire de pique-nique) et le lendemain le soleil retrouvé nous partons explorer le village.
Réputé pour ses maisons à poutres sculptées et ses croix de passion, Bessans propose à la visite son église, la croix du coq en montant à l'église, la chapelle St Antoine et une nécessaire balade dans le village.
L'histoire du diable menaçant :
En 1857, les chantres de Bessans se voient refuser par le curé leurs repas annuels. Par petite vengeance, Etienne Vincendet, chantre, sculpte dans le bois une statuette de diable emportant un curé, et la dépose le soir devant la porte du presbytère.
Le curé se doute de l'auteur, et rapporte l'objet devant la maison de Vincendet. Le manège aurait duré un mois, et le sculpteur se lasse le premier. Un touriste aperçoit l'œuvre et l'achète.
Aujourd'hui, le "diable" de Bessans figure sur la flamme postale du village et trône sur la place de la mairie à côté de la fontaine !
De Lanslebourg nous nous élançons en direction du Mont-Cenis.
La route, magnifique, ancien chemin muletier transformé par Napoléon en une route carrossable, serpente d'abord dans la forêt de résineux, puis atteint l'étage alpin. La pente moyenne est de 8%.
L'arrivée au sommet est une explosion d'émotion avec le lac du Mont-Cenis (altitude 2083 m), bleu azur en été, glace étincelante en hiver.
Le col se situe au-dessus de la vallée de la Maurienne et du Val de Suse, au sein du massif du Mont-Cenis et relie Lanslebourg-Mont-Cenis en France au nord-ouest, à Suse en Italie au sud-est.
Repas savoyard sur place (diots, polenta, gratin et tarte aux myrtilles) avant de continuer la visite par le jardin alpin, puis en aval du barrage, Grand-Croix, le seul hameau de Mont-Cenis non noyé par le barrage.
Après ces moments d'intenses plaisirs dans ce site d'exception, nous redescendons sur terre et plus précisément à Lanslebourg pour faire des emplettes de fromage.
Puis prenant la direction de Modane nous passons par Aussois et ses forts.
L'arrivée à Modane nous apparait bien tristounette dans cette ville industrielle; nous décidons de monter à Valfréjus pour la nuit.
Installés sur un parking désert à l'entrée de cette station, la nuit sera agitée à plusieurs reprises... par le brame d'un cerf, qui au passage mangera les géraniums décorant les barrières du-dit parking, laissant au sol de superbe traces de sabots.
Notre itinéraire se poursuit ensuite vers St-Jean-de-Maurienne.
Visite de la cathédrale St Antoine, ses stalles exceptionnelles (15 ans de travail pour leur sculpteur) et de son cloître simple mais en très bon état.
Repas sur place avant de nous rendre au musée Opinel. C'est dans cette région que le célèbre couteau fut inventé par Joseph Opinel, dont la famille perpétue actuellement la fabrication dans la banlieue de Chambery à Cognin, dans une usine moderne.
Le musée montre l'ancien atelier et une muséographie passionnante montre la fabrication de cet instrument et des articles nés ensuite.
La visite est indispensable !
Toujours sous le soleil après quelques provisions à Saint-Sorlin nous attaquons l'ascension du col de la Croix-de-Fer (2068 m). Attention route étroite et en épingles à cheveux serrées. Les croisements sont sans doute difficiles en saison estivale, mais pour nous, hors saison peu de véhicule croisés et donc pas de manoeuvre délicate au bord du précipice !
Parvenus au col, nous découvrons une vue splendide sur le val d'Arvan, les Aiguilles de l'Argentière à l'ouest, La Meije, Le Râteau, le Pic de la Grave et le glacier de la Girose au sud.
Le col du Glandon (1924 m) à quelques kilomètres est rejoint rapidement, mais le Ducato affiche une alarme moteur avec un problème d'injection. Le phénomène régressera avec la perte d'altitude et l'alarme semble avoir été liée à la raréfaction en oxygène due à l'altitude ?
Ce col offre une vue bien différente par beau temps, étendue jusqu'au massif du Mont-Blanc.
Descente ensuite par la vallée de l'Eau-d'Olle et le défilé de Maupas, en passant par le barrage de Grand-Maison puis du Verney, avant d'arriver sur la route du retour par Grenoble.
Le barrage de Grand'Maison est un barrage hydroélectrique de type poids, en remblais avec parement en enrochement. Avec une puissance de 1 800 MW, l'usine qui lui est associée forme le plus puissant ensemble hydroélectrique français, correspondant à 9 % de la puissance du parc hydraulique exploité par EDF en France.