Savoir se garer
Etapes sauvages
Faire étape en dehors de toute structure est un des avantages de notre façon de voyager, mais des règles s'imposent.
Le choix de l’étape
Cela commence par la recherche de l'endroit agréable: que ce soit à la campagne, dans un village ou en ville, il faut repérer un lieu calme et si possible un cadre agréable. Il est préférable de choisir son site avant la tombée de la nuit afin d'éviter les mauvaises surprises au réveil.
On recommandera les voyages en avant et après saison qui rendent plus aisé le stationnement de nos véhicules.
A SAVOIR :
Le code de l'urbanisme interdit rigoureusement de séjourner notamment :
- sur les rivages de la mer
- dans (ou à proximité) des sites classés ou inscrits par arrêté sur une liste de sites à préserver
- dans un rayon de moins de 200 mètres des points d'eau captée pour la consommation
- dans les bois, forêts, parcs classés par un plan local d'urbanisme (Plu) comme espaces boisés à conserver ainsi que dans les forêts classées, en application du code forestier.
Rester propre et discret
On ne déballe pas, on ne met pas les cales, et on se gare toujours dans le sens du départ. Ne laissez aucune trace de notre passage
Evitez les regroupements de nombreux camping-cars
L'étape n'est pas une installation pour plusieurs jours. Si tel est votre projet optez plutôt pour un camping.
Se faire apprécier
Il est utile et souhaitable d'entretenir de bonnes relations avec les populations locales.
Où se garer avec son camping-car ?
La question se pose de savoir où passer la nuit en voyage.
On peut opter pour les campings, les aires de stationnement prévues par les communes, et de nombreux lieux où l'on ne gêne personne.
Sauf interdiction motivée et affichée, rien n'interdit en principe de se garer où l'on veut mais un minimum de règles est à respecter, parmi lesquels on citera :
- éviter de stationner devant des monuments ou paysages pittoresque, nos véhicules ne sont pas des éléments de décor appréciables.
- Les bords de mer sont de plus en plus souvent interdits pour éviter l'invasion de véhicules.
- ne pas stationner sur des propriétés privées sans autorisation du propriétaire (les parkings de monuments, de supermarchés par exemple sont en général privés et donc non autorisés en dehors des heures d'ouverture de ces sites, sauf indication contraires).
- éviter les regroupements importants de CC en dehors des aires prévues pour cela.
- vérifier que votre véhicule ne gêne pas la circulation en dépassant sur la chaussée ou en perturbant la visibilité des autres usagers.
et pour votre confort :
- éviter les terrains en pentes, la proximité des gares et voies ferrées, les routes à grande circulation, les salles des fêtes et les stades, tous lieux bruyants garantie d'une mauvaise nuit.
Comment ?
Conseils et erreurs à éviter :
En voyage en camping-car, s’arrêter signifie prendre les bonnes décisions afin d’éviter le maximum d'inconvénients. Où s’arrêter pendant la nuit, comment se déplacer à l’intérieur des structures de réception comme les campings ou les aires aménagées ?
Il est conseillé de repérer l’endroit, afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une zone de "rencontre". Les endroits trop écartés ou isolés sont plutôt déconseillés, même s’ils semblent agréables au premier abord. Il faut également faire attention aux lieux trop fréquentés ou apportant des sources de perturbations tels que parking de boîtes de nuit, de stades, etc.
Les aires de stationnement sur l’autoroute perdent maintenant leur attrait pour une étape: souvent bondées et bruyantes elles sont réputées peu sûres; il est peut-être préférable de s'éloigner pour trouver un village tranquille offrant un lieu où l’on pourra se reposer au calme.
Le stationnement doit se faire sans perturber les résidents du lieu qui nous accueille, que ce soient les campeurs sur les autres emplacements, les camping-caristes sur l’aire de stationnement, ou les habitants du lieu que nous avons choisi pour le stationnement libre.
Les mouvements dans les structures (aires de stationnement, campings, structures d’agrotourisme, parkings) doivent se faire au pas : pour la sécurité des enfants présents et pour éviter de soulever poussière, boue et toutes gênes pour les autres usagers.
Tous les pays n’autorisent pas le stationnement libre en dehors des structures de réception. S'informer à l'avance pour éviter de se faire réveiller en pleine nuit par la police.
Quand le stationnement libre est généralement autorisé (comme en Italie, en vertu de l’article 185 du Code de la route, alinéa 2*), il peut faire l’objet de limitations locales, temporaires ou limitées à des catégories spécifiques de véhicules (pas les camping-cars, mais par exemple tous les véhicules supérieurs à 2.5 T). S’informer éventuellement auprès des forces de l’ordre locales.
Les cales de roues, l’escalier sorti et les fenêtres ou les portes ouvertes vers l’extérieur, les stores dépliés ne sont pas autorisés et vous mettent en situation de camping et non de stationnement.
Se garer à plat, (on peut utiliser un niveau fixé au sol et visible par le conducteur) : ceci améliore l'évacuation des éviers et de la douche et surtout le frigo fonctionnera dans des conditions idéales. Si possible, orientez le véhicule de telle sorte que le soleil ne donne pas directement sur la paroi coté frigo.
Évitez également de faire des bruits pouvant agacer les autres personnes se trouvant à côté de vous : en particulier, l’utilisation de générateurs de courant doit être réduite au minimum, en s'assurant que bruits et émissions ne dérangent pas le voisinage.
Ne vous garez pas tout près des autres camping-cars déjà présents : respectons l’intimité et l’espace vital des autres.
Les aides pour trouver une étape
- Les guides papiers recensent les aires disponibles municipales privées ou de réseau. Leur utilisation est plus ou moins aisée.
- Les applications sur smartphone ou tablettes sont très pratiques en route. Inconvénient de plus en plus de voyageurs les utilisent et les coins réputés tranquilles le sont de moins en moins... Citons Park4Nignt très utilisé, Aires C.Car, I-campingcar, et toutes les formules proposées sur les boutiques en lignes.
Des réseaux comme Camping-car d'hôtes ou France-Passion ont aussi leur application sous réserve d'être inscrit, et propose des stationnement pratiques et agréables, mais pas forcément de service.
Applications pour bien voyager en camping-car
- Aires C.CAR
Aires C.CAR est une application française qui recense l’ensemble des lieux pour se ravitailler, dormir ou déjeuner en métropole. Vous trouverez ainsi facilement un lieu où dormir dans votre camping-car. Gratuite, l’application propose une recherche facile autour de vous ou d'une ville selon votre choix, et profite des utilisateurs pour mettre à jour la base de données.
- Park4Night
Park4Night recense tous les coins agréables pour s'arrêter en camping-car. Il peut s'agir d’une aire pour camping-cars, une aire de repos, un spot pour passer la nuit en pleine nature... A chaque fois, l’application indique si le lieu est payant (aire de service, camping…), et s’il dispose d’équipements pour camping-car (vidanges, toilettes...).
L’application gratuite propose également un mode offline payant permettant de l’utiliser même sans connexion internet à 1,99€ par mois ou 9,99€/an.
- Camping-Car Park
Camping-Car Park est une référence en France pour déceler les aires d’étapes. L’application référence uniquement des aires payantes proposant une borne de service (eau potable, recharge de batteries, vidanges), le tri sélectif et un accès Wifi.
- Camping.info
Si vous souhaitez voyager en Europe, l’application recense 23 000 campings à travers le continent, de la Sardaigne jusqu’à la Croatie.
- Camper Contact
A utiliser dans le monde entier, cette application recense des aires de service pour camping-car et constitue un lieu d’échange pour voyageurs. On y trouve plus 35.000 aires de camping-car dans plus de 60 pays répartis sur les cinq continents.
Chez un accueillant :
Sur la route,rien ne vaut pas la convivialité d’un séjour chez l’habitant. Pour faire de belles rencontres, plusieurs applications proposent de faire se rencontrer des hôtes et des camping-caristes.
- France Passion
Les hôtes sont principalement des viticulteurs ou agriculteurs qui ont à cœur de partager les produits de leur terroir. Pour un abonnement de 30 euros par an, il est possible de séjourner 24h dans une propriété, sans aucune limite quant au nombre de nuitées par an. Vous avez accès à plus de 10 000 emplacements pour camping-cars.
- Roadsurfer Spots
Avec Roadsurfer Spots, vous pouvez vous arrêter et passer une nuit sur le terrain d'hôtes répartis dans toute l’Europe. Réservez directement ou contactez l'hôte. Châteaux, fermes ou spots en pleine nature sont ainsi proposés aux voyageurs.
- Homecamper
Homecamper est une alternative à Roadsurfer Spot. Les particuliers proposent leurs emplacements pour camping-cars sur l’application. Il peut s'agir de domaines viticoles, de ferme, ou autre formule. L'application est disponible sur Android et sur navigateur.
Etapes organisées
La réglementation du stationnement en camping-car
Handicap et stationnement
L'AVIS DU SENAT
3e législature
Question écrite n° 09409 de M. Jean Louis Masson (Moselle - NI)
publiée dans le JO Sénat du 02/07/2009 - page 1651
M. Jean Louis Masson demande à M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales de lui indiquer quelles sont les règles de stationnement des camping-cars sur le domaine public et sur le domaine privé et quels sont éventuellement les pouvoirs de réglementation des maires.
Réponse du Ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales
publiée dans le JO Sénat du 24/06/2010 - page 1637
Les camping-cars sont considérés soit comme des véhicules de catégorie M1 conduits avec un permis B, lorsque leur poids est inférieur à 3,5 tonnes, soit comme des poids lourds, lorsqu'ils dépassent le tonnage de 3,5 tonnes (art. R. 221-4 du code de la route). Les camping-cars peuvent stationner au même titre que les autres véhicules de la catégorie à laquelle ils sont rattachés et dans le respect des mêmes règles. En effet, s'agissant de véhicules automobiles, les camping-cars ne sauraient être privés du droit de stationner sur le domaine public, dès lors que leur arrêt ou leur stationnement n'est ni dangereux (art. R. 417-9 du code de la route), ni gênant (art. R. 417-10 et R. 417-11 du code précité) ni abusif (art. R. 417-12 et R. 417-13 du même code). Dans les zones touristiques délimitées par l'autorité investie du pouvoir de police, le stationnement gênant d'un véhicule ou d'un ensemble de véhicules de plus de 20 mètres carrés de surface maximale est considéré comme abusif lorsqu'il est poursuivi pendant plus de deux heures après l'établissement du procès-verbal constatant l'infraction pour stationnement gênant. Le stationnement abusif est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe. Lorsque le conducteur ou le titulaire du certificat d'immatriculation est absent ou refuse, malgré l'injonction des agents, de faire cesser le stationnement abusif, l'immobilisation et la mise en fourrière peuvent être prescrites dans les conditions prévues aux articles L. 325-1 à L. 325-3 du code de la route. Hors zones particulières, tout stationnement au même endroit pour une durée excédant sept jours est proscrit. Le maire peut de plus réduire cette durée par un arrêté municipal motivé. Le droit de prescrire des mesures plus rigoureuses lui est notamment accordé par l'article R. 411-8 du code précité, dans la limite des pouvoirs qui lui sont conférés par les lois et règlements, dès lors que la sécurité de la circulation routière l'exige. Le maire peut également fonder ses décisions sur l'intérêt de l'ordre public. Par ailleurs, le maire peut, par arrêté motivé, au titre de ses pouvoirs de police de la circulation et du stationnement et eu égard aux nécessités de la circulation et de la protection de l'environnement, interdire ou réserver à certaines heures l'accès de certaines voies de l'agglomération ou de certaines portions de voie à diverses catégories d'usagers ou de véhicules, ou encore réglementer l'arrêt et le stationnement des véhicules ou de certaines catégories d'entre eux, ainsi que la desserte des immeubles riverains (art. L. 2213-2 du code général des collectivités territoriales). Toujours par arrêté motivé, le maire peut ainsi, par exemple, interdire l'accès de certaines voies ou de certaines portions de voies ou de certains secteurs de la commune aux véhicules dont la circulation sur ces voies ou dans ces secteurs est de nature à compromettre soit la tranquillité publique, soit la qualité de l'air, soit la protection des espèces animales ou végétales, soit la protection des espaces naturels, des paysages ou des sites ou leur mise en valeur à des fins esthétiques, écologiques, agricoles, forestières ou touristiques. Dans ces secteurs, le maire peut, en outre, soumettre à des prescriptions particulières relatives aux conditions d'horaires et d'accès à certains lieux et aux niveaux sonores admissibles les activités s'exerçant sur la voie publique, à l'exception de celles qui relèvent d'une mission de service public (art. L. 2213-4 du code général des collectivités territoriales). Sauf circonstances locales exceptionnelles, les motifs légaux tirés de l'article L. 2213-4 du code général des collectivités territoriales ne permettent pas d'édicter à l'encontre de tous les camping-cars une interdiction générale de stationner sur l'ensemble de la commune. La jurisprudence du Conseil d'État s'est du reste toujours montrée hostile aux interdictions générales et absolues. Certaines restrictions peuvent en effet être tolérées à condition qu'elles ne soient ni générales ni absolues et que leur justification apparaisse comme suffisamment motivée au regard des contraintes locales par des considérations liées à la sécurité, la salubrité, la tranquillité publiques, ou bien encore à l'environnement (Conseil d'État, 24 janvier 1994, commune de Vauxaillon). S'agissant du stationnement sur le domaine de personnes privées, le code de l'urbanisme considère le camping-car comme une caravane et précise donc les conditions et les limites de son stationnement (art. R. 111-37 à R. 111-40, R. 421-23 et R. 421-19 du code de l'urbanisme).